
La maison forte
Le portail est commandé par un système de contrôle complet. Pour entrer on doit s’identifier par visiophone, par reconnaissance vocale, par empreinte digitale ou par reconnaissance optique. L’appareil vous souhaite alors la bienvenue et rappelle que vous avez 3 minutes pour atteindre la maison avant qu’une alarme ne se déclenche.
Le parc qui entoure la maison est truffé de dispositifs de surveillance habilement dissimulés. Il y a des détecteurs de mouvement à infrarouge dans les arbres, des micros de surveillance à analyseur de fréquence capables de détecter toute conversation même chuchotée ou des sismographe capable de sentir l’impact du moindre pieds posé au sol. On remarque dans l’allée que des herses anti-véhicules sont prêtes à sortir de terre. La voiture est surveillée depuis une caméra à analyse de mouvement située au sommet de la villa. Cette caméra infrarouge est couplée à un ordinateur qui décompose l’image à partir des variations lumineuses des pixels des formes en déplacement. Aux abords de la villa, une sorte de jardinière enserre le parvis formant des remparts miniatures. Dans celle-ci se cache en fait une seconde grille de protection escamotable.
La demeure est entièrement construite dans un béton d’une teinte marbrée entre le brun, le vert et l’anthracite. Les fenêtres s’étirent horizontalement suivant les lignes de la villa. Elle est composée de trois étages et d’une tour. Les étages sont empilés en pyramide. Une lourde porte de métal s’ouvre après vérification de l’identité des visiteurs. Dans l’enceinte de la maison on ressent une forte sensation de protection. Toutes les parois offrent un niveau de protection maximale. Les grandes portes fenêtres sont infracturables, construites avec d’épaisses menuiseries en acier et un feuilletage de verre de plusieurs centimètres d’épaisseur.
Si l’ensemble de la maison semble tout à fait commun, toute son originalité se trouve au sous-sol. On y accède par un escalier dérobé caché derrière le meuble hi-fi du salon. On découvre un appartement de survie entièrement équipé. Une cuisine rudimentaire et fonctionnelle est couplée à un gigantesque stock qui permet à 5 personnes de vivre pendant plus de 2 ans. Un grand espace central distribue les différentes pièces, notamment le poste de surveillance d’où l’on peut guetter l’ensemble du jardin et de la maison. Une centaine de caméras miniatures sont dispersées dans toute la propriété et dans toutes les pièces de la maison. Plusieurs modes d’observations sont possibles : vision nocturne, vision infrarouge ou radar. Si l’on repère un intrus, on peut le neutraliser grâce aux divers dispositifs dissimulés un peu partout comme les diffuseurs de gaz paralysant ou les électrodes à décharge électrique.
On peut également surveiller sur écran la nocivité de l’environnement. Un dispositif spécial d’analyse de l’air permet également de tester en permanence sa composition. Cela afin de se prémunir de toute attaque chimique ou microbienne invisible. Toute la maison est branchée sur un système d’alimentation d’air purifié. Depuis le centre de contrôle, on a un accès direct vers la société de surveillance de l’ensemble du Parc du Futur. On a même accès aux caméras embarquées dans les voitures de patrouille.
Depuis ce poste de surveillance on peut accéder aux galeries dissimulées sous toute l’étendue du jardin. Il existe ainsi plusieurs postes de surveillance disséminés dans la propriété ainsi que de nombreuses issues de secours. En se baladant dans les galeries on découvre le sas de décontamination qui permettrait de sortir en combinaison de protection, l’armurerie où sont exposés divers fusils, pistolets, armes de poing et autres lance-roquettes. Plus loin, on tombe sur un garage souterrain où sont stationnés les 4×4 blindés.
Après la surprise de la découverte du sous-sol de cette maison forte, on repart serein et excité, on se sent à la fois sécurisé et apte à libérer nos pulsions maniaques de contrôle.
Posted on 19/05/2013 par Emeric
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