Maison du bonheur – S01E01 – Fake plastic trees

Posted on 07/02/2013 par

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Imaginez que vous soyez à la recherche d’une villa pour vous installer dans la verdure. Vous êtes invités à découvrir deux lotissements témoins où sont présentées différentes demeures contemporaines. Le premier a été baptisé « Les Villas de la Liberté » le deuxième a reçu le nom de « Complexe de l’Exigence ». Vous êtes conviés à découvrir en quelques lignes une description précise mais non exhaustive de ces surprenantes villas. Le budget n’étant pas un problème pour vous, les villas seront adaptées suivant vos demandes. À vous de trouver la demeure de vos rêves…

Le parc du confort

On accède aux « Villas de la Liberté » par une autoroute. Comme un île, la végétation verdoyante détache le lotissement du paysage. Une grande grille de métal forgé marque l’entrée. Un vigile relève votre identité et vous fait entrer. La route part de deux côtés et se perd dans la nature.

La maison Château

Une première demeure est annoncée par un panneau : « Le Château. » Passant un grand portail, on plonge dans une allée plantée. Au loin se dessine une silhouette aux multiples toits. Des pointes de tours se mélangent à des cheminées dans un entrelacs de pans de toitures.

Un emmarchement vous amène à l’entrée située à la hauteur d’un demi-étage. Fait de pierres moulées à base de poudre de roche et d’eau sous haute pression, cet escalier de blocs taillés fait admirablement illusion. Des moules spéciaux ont permis de récréer à merveille les moindres petits défauts des pierres. L’ensemble de la bâtisse est monté à partir de ces pierres de roche. De larges jardinières s’étalent aux pieds de la demeure. Toutes les fleurs sont en train d’éclore infiniment, un traitement chimique spécifique les fait bourgeonner tous les jours. De même les arbres du parc, spécialement sélectionnés, sont verts toute l’année.

La porte d’entrée en ferronnerie d’art est faite d’un alliage original à base de plastique et de fer qui permet de donner à la porte un poids virtuel grâce à un système magnétique. Ce dernier est débrayable pour faciliter l’ouverture en cas de besoin. Le large corridor d’entrée se termine par un vertigineux escalier en pierre de synthèse sculptée. Le pavage du sol est une composition de grandes plaques de marbre. Il est inrayable et parfaitement brillant. Il s’agit d’une chape de béton mélangé à de la résine sur laquelle sont dessinés de faux joints avant le durcissement.

Les murs sont recouverts d’un bois fait de composants en PVC dont la finesse des ornementations dépasse les meilleures sculptures anciennes. Les portes sont mises en valeur par plusieurs moulures. Les poignées en plastique sont recouvertes d’une fine couche de métal doré dont le contact est frais et doux comme du véritable métal. Cependant ce matériau a tendance à se ternir et demande un entretien minutieux, ce qui n’est pas le cas avec ce dernier procédé.

Les parquets présentent des motifs complexes obtenus par « découpe mécanique assistée par ordinateur » permettant de reconstituer les plus beaux sols des châteaux royaux d’antan. De plus, un matelas synthétique est placé sous le parquet pour reconstituer le bruit du frottement des lattes de bois. Il s’agit d’un matériau multicouche inspiré des bruitages de cinéma. Il suffit de l’écraser pour produire les craquements du bois qui sont ensuite amplifiés et reproduits par des hauts-parleurs cachés sous les lattes. L’avantage du système d’amplification permet évidemment de réduire au besoin le son du parquet. Il existe, en option, un système auto-contrôlé qui s’adapte à l’heure et au volume sonore ambiant, ainsi le sol est silencieux la nuit.

Le mobilier de bois tapissé de motifs fleuris est obtenu avec un procédé révolutionnaire de sculptocopie. Inspirée de la photocopie, cette technique permet de copier quasiment à l’identique tout objet. Un balayage radar prend l’empreinte du meuble original qui peut ainsi être modélisé en trois dimensions sur ordinateur. Ensuite dans un bain de résine liquide, un couple de laser vient solidifier point par point la résine conformément au modèle. L’ossature ainsi obtenue est ensuite peinte par un robot qui a précédemment relevé les teintes du meuble original. Enfin, un artisan vient patiner à la main le meuble et finit par le parfumer avec une cire d’abeille. Le tissu de couverture est également photocopié à partir de l’original. Le meuble est finalement entièrement reconstitué. Cependant il est bourré d’un mousse haute densité qui procure une assise d’un incomparable confort. En option, on peut également introduire dans la bourre des mécanismes de réglage de l’assise ainsi que de massage et de chauffage.

Dans cet immense salon, s’expose un piano à queue laqué d’un noir profond dont la particularité est qu’il peut jouer automatiquement. Un système mécanique interprète tout CD en activant réellement les touches comme si un homme invisible était assis sur le tabouret et transposait avec génie toute la musique instantanément.

Derrière le salon principal, on découvre un boudoir dont les murs sont recouverts de livres et de tableaux. La bibliothèque s’ouvre pour découvrir un écran géant et une impressionnante collection de DVD. Les tableaux de maîtres sont quant à eux des reproductions de très haute qualité. Certains sont même mis en relief par un procédé de profondeur virtuelle donnant à voir aux deux yeux deux images légèrement différentes.

De l’autre côté du hall d’entrée se trouve la salle à manger et la cuisine. Cette dernière est équipée d’un grand poêle au charbon dont on peut voir les braises en ouvrant le portillon de façade. Cependant leur chaleur est produite par un système invisible au gaz. Quant à l’ambiance générale de la cuisine, elle est obtenue par un savant arrangement d’éléments préfabriqués issus de la série limitée « Tradition Rustique ».

En montant à l’étage on peut admirer le lustre de cristal de synthèse qui illumine le corridor. Les milliers de cristaux qui le composent sont faits d’un alliage spécial à base d’éclats microscopiques de diamant faisant exploser la lumière des bougies électriques. Le sol du spacieux palier est mis en valeur par un tapis de laine multicolore obtenu d’après une copie par impression laser d’un tapis persan ancestral.

Dans les chambres, on découvre les projections d’écrans d’ordinateur dont le projecteur est habilement caché dans les moulures qui ornent le plafonnier En effet, l’ensemble des chambres est équipé d’ordinateur permettant à chacun de travailler, de naviguer sur Internet ou de regarder la télévision. De même, si toute les chambres sont équipées d’une cheminée fonctionnant de la même manière que le poêle de la cuisine, le chauffage de la maison est assuré par une peinture murale rayonnante.

Dans la salle de bain, une large baignoire de pierre repose, au milieu de la pièce, sur des pieds en forme de pattes de lion en fonte. En touchant la pierre on est agréablement surpris par sa douce chaleur. Dans cette masse de résine imitant le roc est incorporée une résille chauffante ainsi qu’une dizaine de buses de massage.

En redescendant l’escalier on est émerveillé par la coulée de verdure qui le borde et se termine dans une jardinière à ses pieds. Ces plantes sont véritables, cependant l’eau contenue dans leurs cellules a été remplacée par une résine, elles sont comme pétrifiées. Toujours vertes, elles ne demandent pas d’arrosage.

Après tant d’émerveillement face aux splendeurs de cette maison « Château », on repart ébloui par la découverte de cette demeure. Non seulement par l’authentique raffinement des objets qui la décorent, mais surtout par les prouesses technologiques qu’elle dissimule.

Posted in: SUBURBAIN